« Mon ressenti » : distinguer pulsion et Un-pulsion

Dans ce processus de transformation intérieure et collective que nous vivons actuellement, les perceptions de chacun s’éveillent à nouveau. Nous sommes ainsi invités à suivre non plus seulement nos pensées et notre mental devenus à bien des égards complètement hypertrophiés, mais le ressenti du Cœur, associé à la guidance de notre âme, afin de vivre une vie plus épanouie.

Dans la grande communauté des travailleurs de Lumière, il est donc devenu de plus en plus courant de se fier à « son ressenti » avant tout et de mettre le mental en arrière-plan.

Toutefois, il convient d’être vigilant sur ce point si l’on souhaite s’éviter certaines mésaventures.

En effet, le ressenti n’est pas uniquement propre au Cœur. Lorsque vous vous brûlez les doigts, vous « ressentez » une douleur, et s’il est simple de faire la distinction entre une douleur et une sensation agréable, cela n’est pas toujours évident de faire la part des choses lorsque l’on suit un ressenti, une guidance, plus subtil, sans même parler du channeling.

Ainsi, lorsque mon ressenti me guide dans cette voie plutôt que dans telle autre, me dicte tel comportement plutôt que celui-ci, il est bon de savoir s’il s’agit de la guidance du Cœur ou de celle de la peur par exemple.

Il s’agit de distinguer la « pulsion » de « l’impulsion » (Un-pulsion).

Car, à l’évidence, tout ressenti ou même idée qui apparaît dans son esprit n’est pas nécessairement bénéfique. Si j’ai envie de me préparer une tisane, ça me semble être une bonne idée (même si ça dépend toujours du contexte bien sûr), si j’ai envie de m’engloutir tout un pot de Nutella, ça ne l’est pas forcément…

Dans ce dernier cas, c’est peut-être le signe d’un manque affectif que je cherche à combler par de la nourriture, ou d’une addiction au sucre. C’est classique vous me direz, mais c’est bien de l’avoir à l’esprit lorsque l’on parle justement de suivre son « ressenti ». Sauf exception, il s’agit clairement là plus d’une « pulsion » que d’une « impulsion » divine. Et on pourrait multiplier les exemples.

Pour distinguer ce qui relève de la pulsion ou de l’impulsion, de la peur ou du Cœur, il est bon d’avoir l’esprit en paix. Les bouddhistes comparent l’esprit agité à une eau trouble dans laquelle on ne distingue plus clairement quoi que ce soit. Lorsque l’esprit s’apaise, c’est comme une eau qui devient calme et claire. On devient plus lucide.

De la paix nait la clarté vis-à-vis de ce qui est, et donc vis-à-vis de ce que l’on éprouve, de ce que l’on ressent ou que l’on a ressenti auparavant, que l’on peut analyser sereinement.

Toutefois, vous n’avez pas forcément l’habitude de maîtriser votre esprit, ainsi, il peut être relativement agité sans que vous ne vous en rendiez compte. C’est pourquoi, il est utile de pratiquer régulièrement des séances de méditation. Idéalement, au moins une fois par jour.

Au début de votre pratique, il se peut que beaucoup de pensées apparaissent dans votre esprit. Notamment celles que vous ne traitiez pas car elles étaient systématiquement éclipsées ou mises en arrière-plan par d’autres pensées, qui n’étaient pourtant pas nécessairement très bénéfiques.

A chacun de faire le tri, mais de très bonnes idées peuvent aussi apparaître à ce moment-là, ou des difficultés qu’il est nécessaire de résoudre.

La paix de l’esprit est ainsi essentielle pour comprendre et analyser son ressenti. C’est d’autant plus vrai que cela facilite un travail d’introspection honnête, via d’éventuelles analyses a posteriori de ce que l’on a éprouvé, sans chercher à embellir ou occulter quoi que ce soit. Car le déni ne fait que prolonger les situations problématiques dans le temps.

C’est pourtant une attitude assez prisée de l’ego qui croit vous protéger, alors que cela vous maintient prisonnier de schémas néfastes.

Une telle attitude peut cacher de profondes blessures émotionnelles.

En ce qui concerne les travailleurs de Lumière, nombreux sont celles et ceux qui ont été opprimés dans d’anciennes incarnations pour avoir exprimé leurs différences et leurs opinions, notamment en matière spirituelle. Et cela a pu aller jusqu’à la mort. De surcroît, même dans cette vie, tout ce qui est de l’ordre des facultés psychiques, qui sont encore endormies chez beaucoup, a pu susciter le mépris, la condescendance ou les moqueries.

Ainsi, les plaies peuvent encore être douloureuses et compromettre la stabilité émotionnelle. A ce moment-là, certains peuvent consciemment et surtout inconsciemment tenter de dissimuler leurs peurs et leurs ombres derrière un prétendu « ressenti » qui viendra au besoin s’opposer à une analyse rationnelle de la situation, qualifiée éventuellement de « mentale » et obsolète. Mais ce n’est pas parce que le mental a été mis sur un piédestal et reste hypertrophié chez beaucoup qu’il serait « mauvais » en soi.

Tous les maîtres comme Jésus ou Bouddha ont, entre autres, délivré des enseignements avec des mots et des arguments logiques. Pour infuser la sagesse au « corps mental », qui viendra ensuite irriguer les corps émotionnel et physique.

Comprendre mentalement les choses reste donc essentiel, et le rationnel ne s’oppose pas au Cœur.

D’ailleurs, bien des personnes qui ne se reconnaîtraient pas parmi les travailleurs de Lumière, qui ont peut-être fréquenté des « grandes écoles » d’ingénieurs et se diraient tout à fait rationnelles, ne le sont plus tout à coup lorsque c’est la rationalité même qui devrait les conduire à remettre en cause certaines de leurs opinions, et peut-être même leur système de croyances.

Là encore, même si ce ne sont pas forcément les mêmes blessures que pour les travailleurs de Lumière évoqués plus haut, la stabilité émotionnelle joue un rôle fondamental.

A cet égard, comprendre pleinement ses peurs permet de les faire disparaître ou au moins d’en atténuer les effets, même si cela nécessite de les retraverser.

De la paix naissent la clarté, la connaissance, et la stabilité émotionnelle, qui permettent à leur tour d’aller plus loin dans son processus d’éveil spirituel.

Cela permet d’accompagner l’éveil de ses propres perceptions et sensations pour mieux ressentir celles associées non plus à la peur, mais au Cœur, et de distinguer la pulsion de l’Un-pulsion.

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