Toutes celles et ceux qui se sont intéressés à la dualité le savent : il n’existe pas de haut sans bas, pas de chaud sans froid, pas de féminin sans masculin, et bien sûr, pas de bonheur sans malheur.
A cet égard, je reprendrai la formulation de la partie « La dualité » du Message de Lumière de ce site web : « […] aucune chose n’existe indépendamment de ce qu’elle n’est pas. Par exemple : la couleur bleue n’a de sens que parce qu’il existe d’autres couleurs que le bleu. En effet, comment pourriez-vous dire que quelque chose est bleu ou n’est pas bleu si vous n’aviez jamais rien connu d’autre que le bleu ? Dans cette perspective, parler de « bleu » ou même de « couleurs » n’aurait en soi aucun sens. La seule réalité perçue serait « claire » ou « sombre », autrement dit comme voir en noir et blanc. »
Alors, faudrait-il entretenir le malheur et la souffrance pour être en mesure de connaître la plénitude et le bonheur ? La tristesse pour connaître la joie ?
Certains, notamment ceux qui ont lu le Message de Lumière, pourraient dire que dans l’absolu il n’y a que Dieu, l’Un, l’Amour. Qu’ainsi, tout est Perfection. Ce qui est vrai bien sûr. Derrière l’Ombre il y a la Lumière (Lumière sombre, par rapport à la Lumière pure).
Oui, certes, et dans cette Perfection il est possible d’évoluer par la sagesse ou par la souffrance. Les deux voies sont justes, les deux présentent des avantages et des inconvénients. Aucun chemin n’est meilleur que l’autre dans l’absolu.
Toutefois, je pense que bien des êtres préfèrent évoluer grâce à la sagesse plutôt que par la souffrance. Il me semble que c’est Montaigne qui le demandait déjà à son lecteur : quel parent aimerait voir son fils apprendre la médecine en discernant lui-même les poisons des remèdes par l’expérience ? Quel marin préfèrerait apprendre la navigation à force de naufrages, plutôt que par l’instruction ?
Ainsi, nombreux sont celles et ceux qui seront particulièrement intéressés par la question métaphysique fondamentale qui fait l’objet de cet article.
C’est d’autant plus important d’apporter une réponse à cette question que des individus « moins avancés » dans leur processus d’éveil pourraient tenter (et le font déjà en vérité) de tirer parti de la confusion régnante pour justifier toute sorte d’abus, au prétexte que la Lumière aurait besoin de l’Ombre, le bonheur de la souffrance.
Et certains mentors de l’Ombre ne se privent d’ailleurs pas pour faire valoir ce type d’arguments : « A vous entendre, le mal est le bien en gestation, alors pourquoi voulez-vous vous débarrasser de nous [l’Ombre] puisque nous constituons en quelque sorte vos opportunités d’initiation, l’élément révélateur. […] » (Intervention d’Isis Actaé. Extrait de l’ouvrage Conclave Tome 3 de Rosanna Narducci)
Une très belle réponse est donnée dans le tome 3 de Conversations avec Dieu de Neale Donald Walsch, dont voici l’extrait reproduit ci-dessous :
[…] Je m’excuse. Je ne peux laisser se terminer ce dialogue sans souligner une contradiction flagrante.
Qui est… ?
À maintes reprises, tu m’as enseigné que ce que nous appelons le « mal » existe afin que nous ayons un contexte à l’intérieur duquel faire l’expérience du « bien ». Selon tes propos, l’expérience de ce que je suis ne peut se produire s’il n’y a pas quelque chose que je ne suis pas. Autrement dit, pas de « chaleur » sans le « froid », pas de « haut » sans le « bas », et ainsi de suite.
C’est vrai.
Tu as même utilisé ces notions pour m’expliquer comment je pouvais considérer chaque « problème » comme une bénédiction et chaque criminel, comme un ange.
C’est aussi vrai.
Comment se fait-il alors que chaque description de la vie des êtres hautement évolués [EHE] ne contienne presque aucun « mal » ? Tout ce que tu as décrit, c’est le paradis !
Oh ! Bien. Très bien. Tu penses vraiment tout cela ?
En réalité, c’est Nancy qui a soulevé cette interrogation. Elle m’écoutait lui lire une partie du contenu à voix haute, quand elle a fait ce commentaire : « Je pense que tu dois poser une question là-dessus avant la fin du dialogue. Comment les EHE font-ils l’expérience d’eux- mêmes en tant que qui ils sont vraiment, s’ils ont éliminé tout l’aspect négatif de leurs vies ? » J’ai trouvé que c’était là une bonne question. En fait, ça m’a arrêté net. Et je sais ! Tu viens de dire que nous n’avions plus besoin d’aucune question, mais je crois que tu dois répondre à celle-ci.
D’accord. Une réponse pour Nancy, alors. En fait, c’est l’une des meilleures questions contenues dans ce livre.
(Hum !)
Eh bien, c’est vrai… Je suis étonné que tu n’aies pas remarqué cela quand nous avons parlé des EHE. Je suis surpris que tu n’y aies pas songé.
J’y ai songé.
Vraiment ?
Nous ne faisons tous qu’Un, non ? Eh bien, la part de moi qui est Nancy y a songé !
Ah, c’est excellent ! Et, bien entendu, c’est vrai.
Alors, ta réponse ?
Je vais revenir à mon affirmation originale.
Faute de ce que tu n’es pas, ce que tu es n’est pas.
En d’autres termes : faute de froid, tu ne peux connaître l’expérience appelée chaleur. Faute de haut, l’idée de « bas » est un concept vide et insensé.
C’est une vérité de l’univers. En fait, elle explique pourquoi l’univers est comme il est, avec son froid et sa chaleur, ses hauts et ses bas, et, oui, son « bien » et son « mal ».
Mais sache ceci : Tu es en train de tout inventer. Tu es en train de décider ce qui est « froid » et ce qui est « chaud », ce qui est « haut » et ce qui est « bas ». (Sors dans l’espace et tu verras disparaître tes définitions !) Tu es en train de décider ce qui est « bien » et ce qui est « mal ». Et tes idées à propos de toutes ces notions ont changé au cours des années – même à travers les saisons. Par une journée d’été, une température de cinq degrés Celsius te semblerait « froide ». Au milieu de l’hiver, cependant, tu dirais : « Ah ! quelle journée chaude ! »
L’univers te fournit tout simplement un champ d’expérience – ce qu’on pourrait appeler une gamme de phénomènes objectifs. Toi seul décides de l’étiquette à leur accoler.
L’univers est tout un système de phénomènes physiques semblables. Et l’univers est énorme. Vaste. Incommensurablement gigantesque. Infini, en fait.
Alors, voici un grand secret : Il n’est pas nécessaire qu’un état contraire existe juste à côté pour fournir un champ contextuel au sein duquel la réalité que tu choisis pourra être vécue.
La distance entre les contrastes n’est aucunement pertinente. L’univers entier fournit le champ contextuel au sein duquel existent tous les éléments contrastants et au sein duquel toutes les expériences sont rendues possibles. Voilà le but de l’univers. C’est sa fonction.
Mais si je n’ai jamais fait l’expérience du « froid » en personne et que je constate tout simplement qu’il fait « froid » ailleurs, très loin de moi, comment saurai-je ce qu’est le « froid » ?
Tu as vraiment fait l’expérience du « froid ». Tu as fait l’expérience de tout. Si ce n’est pas dans cette vie-ci, c’est dans la précédente. Ou dans l’autre avant. Ou dans l’une des nombreuses autres. Tu as vraiment fait l’expérience du « froid ». Et du « grand » et du « petit », et du « haut » et du « bas », et de l’« ici » et du « là », et de chaque élément de contraste qui existe. Et ils sont gravés dans ta mémoire.
Tu n’as pas à en faire à nouveau l’expérience si tu ne le veux pas. Tu n’as qu’à te les rappeler – qu’à savoir qu’ils existent – afin d’invoquer la loi universelle de la relativité.
Vous tous. Vous avez tous fait l’expérience de chaque chose. Il en va ainsi de tous les êtres de l’univers, non seulement des humains. […]
Ainsi, on comprend pleinement le rôle essentiel de la mémoire et de l’instruction.
Non, il n’est pas nécessaire d’entretenir et de créer le chaos pour connaître l’ordre, le « mal » pour connaître le « bien », il nous suffit d’avoir en mémoire que l’état contraire existe.
Et je pense qu’intuitivement, bon nombre de personnes connaissent la réponse. C’est peut-être tellement évident que parfois on l’oublie.
En tout cas, c’est bien de l’avoir à l’esprit, en mémoire.
Alors oui, certes, derrière l’Ombre il y a en réalité la Lumière (Lumière sombre) car il n’y a que l’Un, Dieu, partout. Certes, l’Ombre nous a fourni des occasions pour grandir, pour nous connaître en tant que Lumière pure (et non plus sombre), mais, non, il n’est pas nécessaire de revivre l’expérience de la souffrance pour connaître la joie, l’amour et la plénitude éternelle.
Voilà qui éclaircit encore un peu plus notre chemin de l’Ascension.